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L’ortie, la plante qui ne manque pas de piquant !

C’est au printemps que les végétaux se réveillent et pratiquement partout, la nature nous offre ses bienfaits nutritionnels. En cette saison où nous avons besoin de nettoyer l’organisme et de retrouver un équilibre alimentaire, l’ortie est une plante à considérer et à regarder de plus près, sans se faire piquer ! 

Les orties sont des plantes très courantes que l’on qualifie trop souvent de mauvaises herbes. A tort, car ces plantes ont de grandes capacités. Elles peuvent être tissées, utilisées comme engrais ou dans l’alimentation. 

L’ortie, plante aux milles vertus

L’ortie apporte à l’organisme tous les micronutriments dont il a besoin et permet de renforcer notre système immunitaire.

On la connaît pour sa richesse en nutriments, oligo-éléments, magnésium, sélénium, fer, sels minéraux et autres vitamines,… Elle est reminéralisante et alcalinisante. A titre d’exemple, une tête d’ortie contient autant de sels minéraux qu’une laitue entière, c’est dire si elle est concentrée en nutriments… ! 

Riches en protéines et en minéraux (surtout en fer et en zinc), l’ortie est très bénéfique aux femmes qui ont tendance à manquer de fer et peut être consommée sous forme de boissons, de tisanes, de potages ou encore cuisinées comme les épinards.

L’ortie permet également d’amorcer des processus dépuratifs, aide à l’élimination et par conséquent épaule notre système immunitaire. 

On dit qu’elle aide à mieux vieillir en nous rendant plus résistant. 

L’ortie constitue donc à elle seule un capital santé exceptionnel qu’il serait dommage de négliger.

Crédit photo : Stinging Nettle

Pourquoi l’ortie est-elle piquante ?

Le simple fait d’effleurer cette plante vous provoque une sensation de brûlure, de picotements voire des irritations et des ampoules. C’est normal car l’ortie est une plante urticante. Pourquoi est-elle parfois auusi douloureuse qu’une piqûre d’insecte, quelle substance renferme-t-elle ?

L’ortie appartient à la famille des Urticacées qui comporte une trentaine de plantes. 

Ses tiges et feuilles sont toutes recouvertes de poils, ce qui ne les rends pas plus douces au toucher, bien au contraire. Précisons qu’elles ne piquent pas lorsqu’elles sont sèches. Ses cils ont un bulbe qui contient de l’acide formique, de l’histamine, de l’acétylcholine et de la sérotonine qui irritent la peau et causent les sensations de brûlure.

De plus, les poils de l’ortie se terminent par une sorte de pic de silice qui lui permette de pénétrer légèrement la peau et donc d’y diffuser les substances urticantes.

L’acide formique, le principal responsable, est un acide faible qui est aussi présent dans le dard et les piqûres de certains insectes, notamment les abeilles et les fourmis. Son nom lui vient d’ailleurs de là car il a pour la première fois été découvert après la distillation d’un corps de fourmi.

Crédit photo : Stinging Nettle

La plupart des fourmis attaquent et se défendent en mordant, d’autres projettent de l’acide formique qui va endommager une partie de l’organisme de leur adversaire. Toutes les plantes appartenant à la famille des urticacées, comme l’ortie, en sécrètent. Les orties brûlent avec la même substance que celle projetée par les fourmis pour se défendre. L’histamine provoque des sécrétions d’acide chlorhydrique par notre organisme. De manière générale, c’est un facteur important de l’apparition d’allergie, d’urticaire et d’inflammations.

Il existe de nombreux remèdes de grand-mère pour calmer ces brûlures : le vinaigre, se passer la main dans les cheveux plusieurs fois avant la cueillette,… 

En réalité, seule la partie supérieure de la feuille est recouverte de poils urticants, il est donc possible de les cueillir et de les manger en les tenant par le dessous. 

Le meilleur moyen de neutraliser l’acide formique est d’utiliser du bicarbonate de soude.

Malheureusement, les orties ont une image négative alors qu’elles sont très utiles, notamment en médecine. Elles ont des propriétés anti-inflammatoires, anti-hémoragiques, et sont efficaces pour soigner les problèmes de peau, les rhumatismes etc. Elles sont aussi de véritables foyer de faune utiles qui attirent punaises, papillons et autres insectes.

Les conseils du Chef René Mathieu pour cueillir l’ortie 

Pour le Chef René Mathieu, qui officie au Château de Bourglinster, tout est une question de bon sens.

Le conseil est de cueillir l’ortie avec une grande attention et dans des lieux préservés de pollution. On la cueille donc « propre » et si vous avez une doute, rincez-la dans une eau vinaigrée ou citronnée. Malgré son abondance, on veille toujours à préserver les ressources quitte à s’abstenir de cueillir si elle est peu abondante. 

Pour ceux qui ont la chance, à travers un jardin, un parc ou la nature immédiate, de cueillir des feuilles d’orties, il est possible de préparer une eau de boisson à base de feuilles d’orties… Cette préparation est facile à réaliser et pleine de bienfaits.

Rincez dans une eau vinaigrée ou citronnée une belle poignée de feuilles d’ortie dans un litre d’eau froide filtre et laisser reposer à température ambiante pendant une nuit. Filtrer les feuilles et c’est prêt ! Un léger goût de banane sera perceptible, ce qui plaira aux enfants. À boire comme de l’eau, sans exagération.

Au-delà du goût, cette boisson est pleine de sels minéraux, de silice biodisponible et autres substances précieuses lorsqu’elles sont infusées.

La préparation est tonique, il est donc préférable de la boire le matin et en début d’après-midi. Après préparation, elle se garde au frais 24 h (sinon elle se transforme inexorablement en purin d’orties).

L’ortie en cuisine végétale

En poudre, en pesto, la feuille ou la racine, les recettes à base d’ortie sont nombreuses. C’est une plante adaptée aux végétariens et végétaliens puisqu’elle regorge de protéines. En cuisine végétale, les recettes à base d’ortie sont multiples et le Chef René nous livre sa recette de soupe d’ortie et pomme de terre.

Soupe d’ortie et pomme de terre, crème battue à la menthe

Soupe d’ortie et pomme de terre, crème battue à la menthe

Recette de René MathieuPlat : Produits

Ingrédients

  • 300g d’orties

  • 3 pommes de terre

  • 2 oignons

  • 1 échalote

  • 1 gousse d’ail

  • 1L d’eau

  • 100g de crème végétale

  • 10 feuilles de menthe

  • 1 poignée d’épinards ou de cresson plantain

  • Sel, poivre

Préparation

  • Épluchez et coupez en morceaux les pommes de terre.
  • Pelez et coupez l’échalote et la gousse d’ail en deux.
  • Dans une casserole, mettez les pommes de terre, les échalotes, les gousses d’ail, les oignons, l’eau.
  • Salez et poivrez puis cuire pendant 20 minutes.
  • Dans un mixer, ajoutez les orties, les épinards et mixez pendant 1 min à  vitesse rapide.
  • Servir dans une assiette creuse.
  • Fouettez la crème fraîche, y ajouter la menthe ciselée.
  • Confectionnez une quenelle de chantilly parfumée de feuille de menthe fraîche et déposez-la au centre de l’assiette.
  •  Décorez de quelques chips d’orties.

Petit sel sauvage à l’Ortie et l’Ail des Ours

Vous pouvez également faire un petit sel aux plantes qui amènera une pointe sauvage dans vos plats ainsi qu’une foule de sels minéraux. Ces sels se gardent quelques mois et perdent ensuite leurs parfums (7-8 mois)

Préparation : faire sécher les feuilles des deux plantes, les déshydrater ou les passer à four doux sur une plaque (30 degrés environ porte entr’ouverte pendant une dizaine de minutes). Les feuilles doivent être sèches et friables et avoir gardé leur couleur.

Dans un mortier (à défaut un petit hachoir à persil), mettre 25 g de plantes sèches avec 50 g de sel de l’Atlantique (gros ou fin), broyer longuement et en conscience jusqu’à obtention d’un mélange homogène.

À conserver à l’obscurité dans un petit pot en verre étiqueté et daté.

Vous pouvez faire de même avec le romarin, le thym, la sarriette et même vous amuser avec des pétales séchés de fleurs.

Pour tout savoir sur l’ortie, nous vous recommandons le livre “Remèdes et recettes à l’ortie” de François Couplan, ethno-botaniste, spécialistes des plantes sauvage.

 


Article rédigé en collaboration avec le Chef René Mathieu

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